Une volonté d’éducation
La population du Nicaragua est très jeune, plus de la moitié de la population a moins de vingt ans. 56% de la population enfantine vit dans la pauvreté ou l’extrême pauvreté (le quart souffre de dénutrition chronique). Plus de 600 000 enfants de moins de quinze ans travaillent pour participer au budget familial.
Dans ces conditions, l’éducation est une priorité et une gageure. Or, le Nicaragua avait décidé de relever ce défi. Une des premières mesures prises par le gouvernement de Daniel Ortega élu en 2007 (et réélu depuis)a été de réintroduire par décret présidentiel la gratuité de l’enseignement primaire et secondaire, principe inscrit dans la Constitution et négligé par les trois gouvernements antérieurs. Les enjeux en matière d’éducation étaient énormes : 43% de la population, soit plus de 2 millions de personnes se trouvaient en âge scolaire, ce qui signifiait qu’il devait y avoir une place assise dans les écoles pour chacun d’eux.
Grâce à la gratuité scolaire, en 2008, 1,6 million d’enfants ont été intégrés au système scolaire public ou privé. 100 000 ont été scolarisés pour la première fois (cependant près de 500 000 enfants restaient encore en marge du système scolaire). En 2012, le taux de scolarisation à l’école primaire est de 94%.
Avaient contribué à ces bons résultats d’ensemble l’offre d’un repas par jour gratuit pris sur place et la fourniture gratuite de sacs d’école et de cahiers, surtout à l’école primaire. L’obligation de porter l’uniforme (traditionnellement à la charge des familles) avait été rendue plus flexible.
Parallèlement, une campagne d’alphabétisation avait été menée, obtenant des résultats probants, l’UNESCO certifiant en 2009 que le taux national d’analphabétisme était devenu inférieur à 4%. 57 000 jeunes volontaires avaient participé à cette campagne, 700 000 personnes avaient été alphabétisées, dont 75% de jeunes de 15 à 30 ans.(Taux total d’alphabétisation des adultes :78% en 2012).
Mais hélas la qualité de l’enseignement est restée très médiocre : les écoles sont souvent très mal équipées, les enseignants sont mal ou pas du tout formés, leurs salaires sont très bas. Le matériel pédagogique est inexistant (très peu de manuels scolaires). Depuis l’arrivée au pouvoir d’Ortega et des sandinistes, le budget de l’éducation a été réduit à trois reprises dans un contexte économique défavorable, et les évènements de 2018 ainsi que la crise économique consécutive ont affecté le secteur.